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Rentrée chorégraphique nancéenne

Deux créations pour le prix d’une au Programme 1 que nous propose le Ballet de Lorraine du 8 au 12 novembre 2023 à l’Opéra de Nancy : Songlines de Marco Berrettini et Sierras - danses atmosphériques de Michele Di Stefano. 

À cette occasion, il sera possible de participer à l’atelier de Michele Di Stefano intitulé On danse, dispensé en primeur le 25 octobre de 18h30 à 20h30 ; aux Échauffements du regard, une heure avant les représentations – « expérimentation physique accessible à tous » – censés donner des clés pour « entrer dans le spectacle » (les 9 et 10 novembre à 19h au foyer de l’Opéra de Nancy). 

Dimanche 12 novembre, à partir de 14h30, les enfants pourront suivre un atelier de pratique de la danse. Et à l’issue de la représentation du 8 novembre 2023 est prévu le rituel du bord de scène, animé par Petter Jacobsson, directeur du CCN - Ballet de Lorraine, les chorégraphes ou des danseurs de la compagnie qui commenteront leur travail et dialogueront avec le public. Nul besoin, par conséquent, de franchir les Alpes pour découvrir les œuvres récentes de deux figures majeures de la chorégraphie italienne. 

Songlines

Marco Berrettini, Italien est né en 1963 à Aschaffenburg, en Allemagne – une ville connue de nous pour avoir été celle d’adoption de Christian Schad, photographe dadaïste et peintre de la Nouvelle Objectivité. Berrettini, quant à lui, s’est installé en Suisse. Il est devenu chorégraphe après s’être adonné à la danse sportive – il remporta le championnat allemand de danse disco en 1978, se forma au classique et au modern jazz à Londres puis au Tanztheater à Essen. Il est d’ores et déjà l’auteur de plus de quarante pièces.

D’après la note d’intention, Songlines analyse le « rapport à la sédentarité : pourquoi l’homme est-il le plus agité et le plus insatisfait des animaux ? Pourquoi les errants conçoivent-ils le monde comme parfait alors que les sédentaires essaient toujours de le changer ? » L’idée de départ est venue au chorégraphe à la lecture du livre Le Chant des pistes de Bruce Chatwin, qui décrit la vie spirituelle des Aborigènes d’Australie. Les Songlines désignent les « voies invisibles » empruntées par les autochtones pour se déplacer, pratiquer le chant, la danse, célébrer le mariage, s’adonner au débat, régler les problèmes de démarcation du territoire, à travers le continent. Marco Berrettini traitera de ces questions par les moyens de la danse. 

Jiří Kylián et le NDT avaient abordé un sujet semblable avec Stamping Ground en 1983. On peut penser que Marco Berrettini stylisera les cérémonies et les danses aborigènes à sa manière : non sur le mode néoclassique mais au tamis du contemporain. La pièce se déroule durant trois-quarts d’heure dans un espace « constitué de champs de force (…) et points de lumière, où nos vies extérieures et intérieures ne font qu’un ». Le chorégraphe s’est assuré la collaboration de Bruno Faucher (scénographie et lumière), de Daniel Brandt (composition musicale), d’Olivier Muli (conception des costumes), de Martine Augsbourger et de l’Atelier costumes du théâtre (réalisation) ainsi que des vingt-quatre interprètes du corps de ballet de Lorraine. 

Sierras

Michele Di Stefano lui aussi est né en 1963, mais à Milan. Il vit à présent à Rome. Il a fait ses débuts dans le spectacle comme chanteur dans un groupe de rock dans les années 80, avant de se former à la danse en autodidacte. Comme Marco Berrettini, il a eu sa période expressionniste, ayant étudié le théâtre allemand à l’université de Salerne, au sud de la botte. Avec MK, la compagnie de danse qu’il a fondée en 2000, il explore les rapports entre les « états de corps » et différents types de créations musicales. 

Une de ses œuvres emblématiques, Bermudas, attira l’attention du public et des spécialistes en 2018. Di Stefano n’a de cesse depuis de se produire en tournée, de dispenser des conférences et des ateliers en Italie et à l’étranger. Soutenu par le ministère italien de la Culture, il a obtenu des commandes de compagnies internationalement reconnues. La pièce Sierras, produite par le Ballet de Lorraine, en est un exemple concret. 

Dans ce cas précis, Michele Di Stefano considère le ballet – au sens large qui comprend danse et danseurs – comme « un organisme doté d’une intelligence propre, et capable de se réinventer lui-même ». Suivant sa conception de la représentation vivante, Sierras n’est pas une reproduction à l’identique, mais « une danse faite de probabilités, plutôt que de certitudes, comme une ouverture sur un horizon qui nous rappelle que tout est possible ». 

La pièce a pour sous-titre danses atmosphériques, ce qui indique son côté changeant, fluctuant, flottant. Ont participé artistiquement à la pièce Giulia Broggi (scénographie et lumière) et Lorenzo Bianchi Hoesch (musique). Les costumes de Michele Di Stefano sont réalisés par l’atelier du CCN. La totalité du corps du Ballet de Lorraine se produira pendant un temps qui n'est pas non plus d’avance fixé.

Nicolas Villodre

Les mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 novembre à 20h
Le dimanche 12 novembre à 15h
Programme 1 du Ballet de Lorraine - Opéra national de Lorraine, Nancy

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