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June Events : Carolyn Carlson au sujet de sa soirée-événement

L’édition 2015 de June Events se tisse autour de la soirée-événement au Théâtre du Soleil, en honneur aux 60 ans de l’Adami, avec une recréation et une création signées Carolyn Carlson.

Danser Canal Historique: Vous ouvrez la soirée du 18 juin avec un « Poetry Class Event ». De quoi s’agit-il ?

Carolyn Carlson : Le « Poetry Class Event » est une improvisation, une manière d’expliquer notre travail et mon travail de transmission. C’est une soirée absolument unique, que nous avons conçue pour la soirée en honneur aux 60 ans d’existence de l’Adami qui voulait que je donne une classe ouverte. Mais c’est impossible à organiser. Nous proposons donc au public cette formule passionnante.

DCH: L’un des événements de cette soirée spéciale sera la première de la recréation de Density 21.5, solo qui vous a rendue célèbre en France.

Carolyn Carlson : Je l’ai créé à l’Opéra de Paris en 1973, sur Density 21.5, une pièce pour flûte seule d’Edgar Varèse. Rolf Liebermann m’avait demandé une création pour l’Opéra de Paris, pour une soirée d’hommage à Varèse, et j’ai dit, d’accord, je vais faire un solo puisque je viens juste d’arrêter de travailler avec Nikolais. Comme vous le savez, la musique de Varèse est un peu lourde. J’ai donc choisi un solo pour flûte.

DCH : En effet, le titre de la composition fait référence au métal de la flûte. La partition est, quant à elle, très aérée.

Carolyn Carlson : La musique ne dure que quatre minutes et demie. J’ai donc  commencé mon solo en dansant dans le silence pendant plusieurs minutes. Quand je l’ai présenté, tout le monde disait : Mon dieu, qui est-elle ? J’étais au tout début de ma carrière en France. J’avais pris beaucoup de cours en danse classique et travaillé sur le solo pendant trois mois. Au résultat, Liebermann m’a proposé de rejoindre l’Opéra de Paris.

DCH: Votre chorégraphie pour Density 21.5 fait allusion à un oiseau.

Carolyn Carlson : Mon compagnon John Davis m’a beaucoup aidé et m’a présenté un texte de Nietzsche sur un homme-oiseau dont je me suis inspirée. Nietzsche était un poète très aérien.

DCH: Pourquoi avoir décidé de remonter Density 21.5 ?

Carolyn Carlson: L’idée n’est pas de moi, mais d’Oliver Perry, qui faisait partie de notre équipe au CCN de Roubaix et est maintenant administrateur général au CCN de Rillieux-la-Pape. Il disait qu’il serait bien de l’intégrer dans mon cycle Short Stories qui inclut maintenant huit pièces. J’ai transmis Density 21.5 à Isida Micani en six jours. Elle apprend très facilement et a une excellente technique, de très beaux mouvements. Comme pour Tero Saarinen avec Blue Lady, je transmets à quelqu’un dont les proportions physiques ne correspondent pas du tout aux miennes.

DCH: En quoi consiste le cycle Short Stories ?

Carolyn Carlson : Short Stories permet de choisir trois pièces pour composer une soirée de danse. Je reviens tout juste d’une représentation au Piccolo Teatro de Milan où nous avons donné Immersion, le duo japonais Li et le solo Mandala. Et nous retournons bientôt en Italie avec un autre programme de Short Stories.

DCH: Burning, votre création pour Won Myeong Won s’inscrit également dans Short Stories. De quoi parle ce solo ?

Carolyn Carlson: Burning est basé sur un poème de Pasolini qui dit: il faut brûler pour arriver. Et j’adore cette idée parce que nous devons brûler, dans le bon sens du terme, pour avancer. Dans la vie, brûler est un processus de métamorphose. Nos corps sont engagés dans des processus de transformation permanente. On brûle aussi son passé, quand on passe par une rupture. La pièce parle de nos ancêtres et d’héritage familial. Il y a des choses qu’il faut arriver à brûler à l’intérieur de soi-même.

DCH : Le titre et le choix de l’interprète laissent penser à une danse très physique. Comment se présente le travail chorégraphique?

Carolyn Carlson : Pourquoi en parler  Il faut venir voir! (rires) Mais en effet, Won Myeong Won est un danseur coréen incroyable et la musique de Meredith Monk est très dynamique, surtout dans une première partie. Après, l’ambiance change. L’idée de métamorphose et de lâcher-prise s’exprime dans le fait que Won change plusieurs fois de costume.

DCH : Cette soirée aura lieu au Théâtre du Soleil. Dans la grande salle ?

Carolyn Carlson: Oui! J’ai demandé à Ariane Mnouchkine si elle pouvait nous ouvrir son grand plateau, et elle a dit oui. Elle m’adore et je la remercie beaucoup.

Propos recueillis par Thomas Hahn

http://atelierdeparis.org/fr/carolyn-carlson/soiree-evenement-autour-de-carolyn-carlson-60e-anniversaire-adami

Photo page d'accueil : Paul Huguen /AFP

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