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Exposition Preljocaj au CNCS

Dès l’entrée, une installation suspendue guide le visiteur. Elle n’est autre qu’une réplique du Pavillon Noir, bâtiment emblématique du Ballet Preljocaj dessiné par Rudy Ricciotti. De même, l’accès aux treize salles de l’exposition est signalé par une reproduction de la façade de cet édifice de verre et de fer, plongeant d’emblée notre visiteur dans les thèmes chers au chorégraphe : la verticalité, la ligne, le noir, la lumière.

Photos : Victor Ignatov

Rien, ici, n’est laissé au hasard. Forcément, Constance Guisset, scénographe d’Angelin Preljocaj, qui articule tout son travail autour d’une réflexion sur l’illusion visuelle et la surprise, a conçu la mise en scène de cette exposition unique.

Le CNCS a ainsi souhaité célébrer les 30 ans du Ballet Preljocaj et déployer toutes ses initiales (Centre national du costume et de la scénographie) par  une déambulation parmi les créations les plus brillantes de ce chorégraphe prolixe en collaborations prestigieuses avec les artistes en vue de la haute couture, des arts plastiques et de la musique.

Photos : Victor Ignatov

Au menu donc de ce parcours dans l’œuvre du chorégraphe, des costumes signés Jean-Paul Gaultier, Azzedine Alaïa, ou même Enki Bilal, Fabrice Hyber, entre autres. Mais, cerise sur le gâteau (d’anniversaire !), chaque vitrine expose un ballet d’Angelin Preljocaj à travers une captation sur grand écran en regard des costumes qui y figurent. Façon de rendre hommage également aux décors et scénographies de Claude Lévêque, Aki Kuroda et aux musiciens que sont Karlheinz Stockausen, Natacha Atlas ou Laurent Garnier.

Le propos de l’exposition était clairement de montrer des costumes en mouvement. « J’ai toujours pensé que la danse devait se nourrir des autres arts » affirme Angelin Preljocaj, dans un mouvement qui va de l’extérieur vers l’intérieur. Ce sont les autres formes artistiques qui peuvent questionner la danse ».

Photos : Pascal François

À la profusion des costumes, répond un foisonnement d’interviews filmées, de documents photographiques, d’extraits de ballets qui permettent, à travers cette visite, de mieux cerner trois décennies d’une carrière exemplaire.

Les costumes sont présentés en forme de typologie. On retrouve ainsi l’idée de corps prolongé par toutes sortes de prothèses, béquilles, broderies, corsets qui font penser à des dispositifs orthopédiques… « L’humain a toujours travaillé sur les technologies qui permettent l’expansion du corps. Je me souviens d’une exposition au Centre George Pompidou qui présentait la maquette d’un Mirage avec à son bord un pilote. J’ai été frappé de ce tout petit personnage dont l’avion semblait être le corps, comme développé par cette puissance technologique. Je crois que c’est le propre de l’humain ».

Photos : Victor Ignatov

On retrouvera donc, après deux salles d’introduction qui présentent le chorégraphe et quatre thèmes qui marquent ses ballets : la féminité, la masculinité, l’animalité et la corporalité, les productions phares telles Roméo et Juliette, Blanche Neige, Le Parc, Les Nuits, Les 4 saisons. Mais le public pourra aussi découvrir des œuvres qui ont été moins diffusées telles Siddharta ou Parade créées pour l’Opéra de Paris, Suivront mille ans de calme (pour le Bolchoï) ou Helikopter (commande de la Biennale du Val de Marne).

Bien sûr, le parcours de cette exposition, n’est pas sans rappeler quelques traits de la biographie d’Angelin Preljocaj. Les costumes d’hommes ou ceux des Noces, qui évoquent ceux des réfugiés pour ce fils d’émigrés albanais, les dessins d’Enki Bilal… Mais on trouve également des parcours plus secrets.

« Quand j’ai créé Noces, Rudolf Noureev était dans la salle. Peut de temps après, il m’a invité à déjeuner. J’étais extrêmement ému, car c’est après l’avoir vu en photo que j’ai décidé de devenir danseur. Il m’a alors proposé de créer pour le ballet de l’Opéra, car il était impressioné par ma capacité à créer pour de grands groupes. Je lui ai alors proposé de venir d’abord avec ma compagnie. C’est ainsi que j’ai proposé Noces, la création de Parade, et Le Spectre, qui correspondait à une demande de George-François Hirsch (alors administrateur général de l’Opéra NDLR). C’est une de mes plus belles expériences. Un an après, Brigitte Lefèvre m’invitait à venir créer ce qui sera Le Parc. »

On peut admirer dans l’exposition les somptueuses robes d’Hervé Pierre, réalisées dans des tissus d’ameublement mais doublées d’un panier en toile de parachute pour faire entendre au spectateur un frou-frou de soie. Il y a aussi les PoF de Fabrice Hyber, ces drôles d’objets dévoyés créés pour les Quatre Saisons. « Il nous apportait le chaos en faisant arriver dans le studio des objets dont je devais me débrouiller. C’était extrêmement ludique et joyeux. »

Photos Victor Ignatov

Et puis, il y a tout le thème spirituel, qui traversent nombre de ballets d’Angelin Preljocaj, de MC 14/22 à Annonciation, de Siddharta à Eldorado ou même Suivront mille ans de calme. À  chaque fois, ce sont de nouvelles collaborations qui approfondissent « un rituel spirituel », parfois lié au quotidien comme la scénographie de Subodh Gupta (Suivront mille ans de calme) qui « décrit un fresque chaotique de l’humanité avec en filigrane une certaine violence révolutionnaire ».

Parfois comme une exploration du sacré qui passe par le corps. « Comme une réponse à la question “Que peut un corps et que cherche l’esprit“ ? » comme dans Siddharta, créé pour l’Opéra de Paris à la demande de Brigitte Lefèvre, en compagnie de Claude Lévêque (scénographie), Bruno Mantovani (musique), et Olivier Biérot pour les costumes qui lui trouve « le tissu le plus fin du monde, qui pèse 5 grammes au mètre ! »

« Les grands artistes incurvent ma création  reconnaît le chorégraphe, comme les masses planétaires incurvent l’espace » en entrant dans la salle consacrée à Stockhausen, la dernière de cette exposition merveilleuse.

Agnès Izrine

Jusqu'au 6 mars 2016

Le CNCS est ouvert tous les jours de la semaine, du lundi au dimanche inclus.
De septembre à juin : de 10h à 18h (fermeture des salles à partir de 17h45).
Fermeture des portes avancée à 16h00 les 24 et 31 décembre (fermeture des salles à partir de 15h45).
Fermeture exceptionnelle du Centre les 25 décembre et 1er janvier. 

Temps de visite : 2h environ Tarifs : 6€, réduit 3€, gratuit pour les moins de 12 ans.

http://www.cncs.fr/angelin-preljocaj-costumes-de-danse

Le CNCS est ouvert tous les jours de la semaine, du lundi au dimanche inclus.
De septembre à juin : de 10h à 18h (fermeture des salles à partir de 17h45).
Fermeture des portes avancée à 16h00 les 24 et 31 décembre (fermeture des salles à partir de 15h45).
Fermeture exceptionnelle du Centre les 25 décembre et 1er janvier. 

Temps de visite : 2h environ

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Fermeture exceptionnelle du Centre les 25 décembre et 1er janvier. 

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