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Martin Harriague nommé à la tête du CCN de Biarritz

Le ministère de la Culture vient d’officialiser le nom du futur directeur du centre chorégraphique national de Biarritz, successeur de Thierry Malandain. Martin Harriague a été choisi à l’unanimité du jury chargé du recrutement.

Martin Harriague est tour à tour, scénographe, danseur, interprète, créateur lumières, compositeur, musicien, chanteur… et qui aime convoquer différentes disciplines pour explorer différents supports et formats : ballet, opéra, vidéo, défilés, petite forme, grand effectif ou encore des duos. Nous avions particulièrement aimé son Crocodile, présenté l'an dernier lors du Temps d'Aimer la danse, festival porté par le CCN Malandain Ballet Biarritz.

Son écriture ne cesse de se singulariser au fil de ses projets personnels ou des collaborations avec d’autres artistes. Sa danse, il la voit comme une danse… qui danse. Forgé au fil de ses collaborations d’interprète, son langage chorégraphique est physique, explosif, se veut souvent tellurique, les mouvements sont ainsi solidement ancrés dans le sol, la gravité n’est jamais loin mêlée à une virtuosité dictée par la musique : « Je n’ai pas peur de faire une pièce musicale, où les corps deviennent les notes et l’instrument. Je suis aussi dans cette recherche-là et je regrette, d’ailleurs, que la danse contemporaine s’en soit un peu éloignée. »

Et puis, animé par un sens de la dramaturgie non dénué de sarcasme, Martin Harriague cherche à donner corps aux émotions au travers d’une théâtralité assumée, et il est aisé de ressentir ce qui dans notre époque le fait vibrer positivement… ou négativement. Désireux de « transmettre un message », Martin exprime dans chacune de ses créations ses interrogations et ses craintes quand au devenir du monde. Ainsi, Sirènes créé en 2018 pour le Malandain Ballet Biarritz et Fossile produite par le Korzo en 2019, pointent l’urgence écologique tandis qu’America créé pour le Ballet de Leipzig en utilisant en bande son la voix de Donald Trump, dresse un portrait au vitriol de la première puissance mondiale.

 

Sensible à l’humour il estime que c’est « un bon moyen de faire passer des messages » -, et cultivant une certaine théâtralité, « nécessaire pour éviter que la danse ne devienne un pur esthétisme et pour ancrer le spectacle dans une forme de réalité, avec entre autres le recours notamment à la voix, la vidéo, ou en utilisant des gestes du quotidien ».
Autant d’ingrédients en apparence contradictoires qu’il lie comme un cuisinier : « J’élabore mes propres recettes. A la fois technique et instinctive, mon écriture est basée sur une grammaire classique, avec quelque chose d’épicé, de provocateur. L’axe essentiel demeure le corps en mouvement, la physicalité, la ‘danse qui danse’. J’aime jouer avec les corps dans l’espace, et tordre les lignes pour mieux les mettre en évidence. » Sans doute pas un hasard si ses références théâtrales sont des dramaturges comme Pipo Delbono ou Rodrigo Garcia…

Image de preview : Dylan Tedaldi

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