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Un nouveau festival : Le Printemps de la danse arabe

Beyrouth et Tunis sont au centre de l’édition #0 à l’Institut du Monde Arabe, du 18 au 22 avril.

Pour la première fois, l’Institut de Monde Arabe propose un festival de danse. Ca se passe au printemps, et l’intitulé est donc logique: Le Printemps de la danse arabe. Quelles sont les danses qui se forgent aujourd’hui en lien avec le monde arabe, voilà la question soulevée.

Le but est donc de tisser des liens et d’aborder la « danse arabe » comme un multiple, connecté au reste du monde, par la danse qui se produit dans les pays arabes, autant que par celle qui se produit en Europe, mais se connecte à cette partie du monde. Les organisateurs appellent cela : Tisser « des liens verticaux et horizontaux à tous niveaux ».

Si les spectacles ont lieu à l’IMA, les plus grandes institutions nationales et parisiennes sont également partie prenante de ce nouveau temps fort. Suite à la programmation de spectacles et projections de films à l’IMA en avril, le mois de juin verra la seconde partie de ce nouveau rendez-vous. Le CN D organise une table ronde sur la création chorégraphique dans le monde arabe (entre autres avec Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou), Chaillot-Théâtre National de la Danse accueille en résidence la chorégraphe américano-palestinienne Sama Haddad King et l’Atelier de Paris programme, dans le cadre de June Events, une pièce du Tunisien Najib Khalfallah.

Le Liban

Ouverture le 18 avril avec Tajwal d’Alexandre Paulikevitch, né à Beyrouth où il travaille depuis 2006 en tant que chorégraphe, après des études à Paris VIII et un passage dans la compagnie de Leila Haddad. Son solo est nourri de ses désirs de féminité et les réactions conflictuelles, violentes ou enthousiastes, qu’il recueille quand il descend dans les rues de sa ville, face à ses transgressions par rapport aux rôles du féminin et du masculin dans une société dominée par les préceptes religieux.

Seconde surprise de Beyrouth : Pierre Geagea dans son solo Mother Tongue, où il fait appel à la danse, à l’acrobatie et à la vidéo pour plonger dans le monde des malentendants, accompagné à la guitare et la basse électrique.

La Tunisie

Imed Jemaa est l’un des grands pionniers de la danse contemporaine en Tunisie. Avec trente ans de carrière au compteur, il présente aujourd’hui un OMDA Show, un solo hautement sensible, où il revisite son évolution en tant qu’artiste chorégraphique, mais aussi la vie elle-même, de la condition biologique de l’homme à celle de citoyen.

Faut-il considérer Radhouane El Meddeb comme un chorégraphe « arabe »? S’il questionne beaucoup son identité et ses liens avec la Tunisie, il reprend ici Heroes Prélude, sa pièce pour danseurs urbains créé au Panthéon, lors de la première édition de Monuments en Mouvement, en 2015.

Il se situe là, sans doute, dans l’axe vertical du lien avec le monde arabe, évoqué par la direction du festival.

Les chorégraphes français

Hadra d’Alexandre Roccoli s’inspire de danses de possession pratiquées par les confréries gnawa, mais aussi dans certaines cultures urbaines. C’est ici qu’il faut peut-être chercher le lien avec Wild Cat de Saïdo Lehlouh, une pièce hip hop en pleine évolution, excellent travail porté par un suspense et une fluidité remarquables. Par contre, Lehlouh travaille et crée exclusivement en France.

Les films

Une large place est ici accordée au cinéma, avec une soirée réservée au documentaire. En 2009, Hela Fattoumi et Eric Lamoureux créèrent Manta, en plein débat sur le hijab, un solo où Fattoumi, vêtue d’un voile intégral couleur sable, ouvra un regard intime sur la question. Valérie Urréa en a tiré de cette interrogation sur la liberté de la femme un film qui lie le spectacle à la réalité vécue.

Dans cette édition de lancement, l’Egypte est présente grâce au cinéma. La soirée du 18 avril commencera par une projection d’extraits dansés de comédies musicales égyptiennes, et la soirée cinéma du 20 avril s’articule autour d’une enquête de la réalisatrice franco-tunisienne Hind Meddeb sur la jeunesse du Caire au lendemain de la révolution égyptienne où les désirs de liberté nourrissent la musique, la danse et la fête.

Electro Chaabi plonge dans l’énergie de ces jeunes et de leur musique, fusion, de chanson populaires, d’électro et de rap.

Thomas Hahn

Le Printemps de la danse arabe

Spectacles et films : du 18 au 22 avril 2018, à l’Institut du Monde Arabe

Tables rondes : Le 19 avril à l’IMA et le 12 juin au CN D

Spectacles dans le cadre de June Events : du 2 au 19 juin - Atelier de Paris, CDCN

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