La plateforme chorégraphique européenne « Happy Days :) » organisée par POLE-SUD, CDCN pour le Réseau Grand Luxe, se tiendra du 4 au 6 avril à Strasbourg.
Siège parlementaire exige, Strasbourg présente, du 4 au 6 avril 2024, une plateforme chorégraphique européenne. Cette manifestation unique en France est un rendez-vous transnational co-construit par neuf partenaires issus de sept pays différents. Ces structures constituent le réseau Grand Luxe dont le but poursuivi est le développement de la danse à travers le soutien de projets de chorégraphes émergents.
Trois jours durant, se déroulent rencontres professionnelles et monstrations sur scène de spectacles vivants à l’état de projet ou en cours de création. Chaque chorégraphe a de la sorte l’occasion de mettre en valeur son travail non plus sous la forme d’un bref extrait, comme c’est généralement l’usage, mais pendant quarante minutes, le projet étant suffisamment avancé. L’anglais est devenu, pour l’occasion, la langue officielle d’Alsace puisque le titre de la manifestation et la règle du jeu sont livrés en ce néoparler. Idem pour le laïus nous précisant sur l’intention de l’auteur, baptisé talk, le dossier de presse, traduit en anglais et nombre d’opus partant les titres suivants : Big Bang, S_HE IS SEA etude, Warrior, Baby, To be schieve or a romantic attempt, A user’s manual, Gimme a break.
Les heureux élus de cette plateforme 2024 sont Simon Feltz (avec une installation vidéo, extraite de Motricité du Souvenir, exposition plus large constituée de vidéos, d’une partition Benesh et d’une bande audio), Vidal Bini (dont le projet Myotis X est issu d’une composition d’Anthony Laguerre pour les Percussions de Strasbourg),
Akiko Hasegawa (avec Kanashimi, une variation sur les états de tristesse accompagnée par la note tenue du violon d’Aline Zeller), Romane Peytavin & Pierre Piton (qui ont conçu un juke-box de danse intitulé Dédicace), Lucas Bassereau & Constance Diard (et leur Big bang, à base de « jeux d’agencements, de répétitions, de combinaisons et de déclinaisons d’un même motif »), Emi Miyoshi (qui, à partir du Canto Ostinato de Simeon Ten Holt, établit des parallèles entre les flux et les tourbillons de la mer et les mouvements répétitifs du corps), Anne-Mareike Hess (laquelle développe son solode2018, Warrior en continuant l’exploration de l’identité féminine), Catarina Miranda (qui s’inspire de la pièce du théâtre nô Atsumori qui a pour sujet le fantôme d’un enfant-guerrier mort au combat et errant sur le champ de bataille).
Sans oublier Ezio Schiavulli (qui, avec Au nom du père, veut faire fusionner théâtre, musique et danse, ce grâce aux percussionnistes Elvire Jouve et Dario De Filippo), Louise Vanneste (dont la pièce 3 jours, 3 nuits s’inspire du métamorphisme des minéraux, du fonctionnement chimique du feu et de la photosynthèse), William Cardoso (dont le duo de danseuses, Baby, questionne le thème en vogue de l’identité de genre), Nicola Galli (avec Ultra, la vision d’un écosystème d’organismes pris dans un processus d’échange et de transformation de la matière), Karine Dahouindji (dont le solo Kâ ! sirène des terres souligne les traces de l’amputation d’un sein devenu fantôme), Fanny Brouyaux (avec To be schieve…, l’ex-violoncelliste oppose gestes virtuoses musicaux et pulsions anarchiques), Fotini Stamatelopoulou (avec Near misses, quia pour point de départ les accessoires et les vêtements de protection, les ex-votos et les armures), Konstantinos Papanikolaou (A user’s manual ou, si l’on veut, le spectacle, mode d’emploi) et Baptiste Cazaux (dont la pièce Gimme a break !!! viseau lâcher-prise sur des musiques de raveet des mouvements de headbanging).
Ces créations seront suivies d’échanges : une table ronde laissera la parole et le mot final aux artistes. L' évènement destiné aux professionnels ouvrira cette année et pour la première fois ses portes au public avec la présentation de neuf spectacles.
Nicolas Villodre
En savoir + : www.pole-sud.fr
happy days :) à Pôle Sud-CDCN de Strasbourg du 4 au 6 avril 2024
Image de preview : "Dédicace"- Romane Peytavin & Pierre Piton © Raphaëlle Mueller