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« Re-VUe » de et avec Guesch Patti

Guesch Patti danse, au Théâtre de l’Atelier ! Il reste une soirée, lundi 16 mars, pour la voir dans cette nouvelle version de la pièce présentée avec succès, il y a un an, à la Ménagerie de Verre.

Aujourd’hui, les trois comédiens-danseurs ne sont plus les mêmes et la cage de scène nue du Théâtre de l’Atelier crée une ambiance radicalement différente. Ici, pas de huis clos hors du temps, mais plutôt une grange aux murs décrépis. On peut songer aux Bouffes du Nord… Le temps et le passé sont omniprésents, et cela convient très bien à « Autoportrait », cette pièce d’Edouard Levé, revue pour devenir une partition, qui s’insère très harmonieusement dans une sorte de concert de chambre verbal et gestuel pour quatre corps et voix.

C’est comme si Guesch s’entourait de trois « Étienne », ici interprétés par Olivier Balazuc, Vincent Clavaguera et Jaime Flor, danseur chez Gilles Schamber, les frères Ben Aïm et Catherine Dreyfus. Clavaguera navigue avec bonheur entre danse et théâtre de Carolyn Carlson (We were Horses) à Olivier Py, dont Balazuc est un fidèle, ce qui ne l’empêche pas de travailler avec Laurent Hatat ou autres Chrisitan Schiaretti.

Et plus personne n’ignore que Patti a fait ses débuts en danse, à l’Opéra de Paris et avec Roland Petit et qu’elle aurait pu faire une carrière de ballerine. Dans le non-décor suranné de l’Atelier, l’ombre de Petit semble planer sur la scène, d’autant plus que Patti n’est pas sans caricaturer les stéréotypes gestuels de la danse contemporaine. Mais sa sincérité et sa fragilité le font vite oublier en fin de compte.

Autoportrait ne signifie par ailleurs d’aucune manière qu’on entendrait des tubes de Guesch. Au contraire, on entend du Gavin Bryars et autres Nine Inch Nail, références plus qu’inhabituelles, autant en théâtre qu’en danse. C’est par cette porte-là que la culture musicale de Patti entre dans la pièce.

Patti réussit un lien extrêmement organique entre les arts dramatique et chorégraphique, entre des situations narratives et des moments de pure transposition émotionnelle par le geste. L’ambiance est celle des pièces de Tchekhov – on rencontre un écrivain en crise – et de Jean-Luc Lagarce (maison de campagne, retrouvailles) pour une confrontation avec le passé et la vie (« Je ne sais pas ce que j’attends de l’amour »).

Les trois hommes qui revisitent la femme sont comme un miroir éclaté, et chacun trouvera dans leurs reflets, des facettes de lui-même. Véracité, poésie et émotion font qu’on s’attache à cette nouvelle Guesch Patti qui a sans doute encore des choses à nous dire.

Thomas Hahn

Au Théâtre de l’Atelier, lundi 16 mars, à 20h30

 

http://www.theatre-atelier.com/spectacle-re-vue-guesch-patti-105.htm

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